Le sujet du projet de restructuration de l’espace public Mazagran revêt de multiples complexités qui façonnent de véritables potentialités d’actions et conditionnent plusieurs types de réponses architecturales. Notre réponse va donc s’inscrire volontairement dans une alternative aux projets figés, pré établis et catalogues. L’espace Mazagran et ses coutumes associées en font un sujet unique et doit être l’occasion de développer des solutions précises parfaitement situées et appropriées par les utilisateurs et spectateurs du quartier.

La complexité naît de l’usage et de l’acceptation du projet en situation. L’acceptation et l’appropriation du projet se devront d’être exemplaires pour valoriser la stratégie urbaine singulière d’une part et affirmer une nouvelle vie du quartier d’autre part. La complexité repose ici sur une double échelle, domestique et publique.
Ces deux échelles imposent des réalités différentes. Cette ambiguïté est caractéristique des tissus urbains de faubourg où le banal, le spectaculaire, l’expérience, les coutumes multiculturelles et le vernaculaire façonnent un territoire pluriel.

Dans cette optique, il convient de rappeler que, dans le cadre des "politiques de la ville", la Galerie Tator a invité en 2003 l’artiste Emmanuel Louisgrand (né en 1969) à concevoir L'Îlot des Amaranthes, un jardin éphémère implanté à l’angle des rues Sébastien Gryphe et Montesquieu, à l’emplacement d’un ancien parking sauvage.

Douze ans plus tard, ce jardin éphémère est devenu un espace pérenne ; LFA a proposé de prolonger cette dynamique en s’inscrivant dans la continuité de l’œuvre d’Emmanuel Louisgrand pour réaménager l’espace public Mazagran, en intégrant à la démarche l’artiste lui-même ainsi que les habitants du quartier.